Montre de poche de 1645 – 1648, source : Metropolitan Museum of Art
Les bijoux au 17ème siècle
Le baroque italien, qui se caractérise par des formes de grande ampleur, des courbes sinueuses, des volutes, des motifs floraux ou autres éléments décoratifs complexes domine les Arts en général au début du siècle. Petit à petit, un vocabulaire artistique proprement français, empreint de classicisme atténue cette exubérance et s’impose à l’échelle européenne. Dans la deuxième moitié du siècle, sous les fastes de Louis XIV, Paris remplace Rome comme capitale artistique. Mais avant d’en arriver là, pendant la première moitié du siècle, la période entre Henri II et Louis XIV, marquée par les guerres de religion et une vie trop nomade et mouvementée de la cour, était une période de régression pour la joaillerie.
Le diamant
Grâce au mécénat de Jules Mazarin, futur cardinal et ministre sous Louis XIII, les lapidaires mettent au point, en 1640, une taille à 32 facettes, qui marque le début du succès de cette gemme. Le diamant devenu la matière privilégiée du XVIIème siècle, séduit Louis XIV. Fou du diamant, il crée une nouvelle effervescence de la joaillerie française en passant des commandes extravagantes pour des bijoux opulents. Il a établi des normes de qualité pour le diamant et supervisé personnellement la sélection et la taille des pierres destinées à la Cour. De nombreuses pièces viennent enrichir la collection des « Joyaux de la couronne », créée par François Ier, dont le diamant bleu, appelé plus tard le diamant Hope. Fort probablement, ce diamant mythique provient d’une mine en Inde et a été apportée en France par le marchand français, Jean-Baptiste Tavernier.
Paris donne le ton
L’amour du roi Louis XIV pour le diamant, a eu une influence durable sur la culture de la joaillerie en France et a contribué à façonner les tendances et styles de son époque. Sous Louis XIV, pendant la régence et sous Louis XV, puis Louis XVI, Paris donne le ton et dicte les modes dans toute l’Europe. De nombreux riches cadeaux diplomatiques ont contribué à diffuser le goût et le style français. Paris, au centre politique de l’Europe, bénéficiait d’une riche clientèle. Les courtisans et cours étrangères imitaient le roi de France et faisaient appel à ses joailliers, installés au Palais Royal. Ce rayonnement à renforcé le statut de la France en tant que centre de la haute joaillerie et a laissé un héritage qui perdure encore aujourd’hui.
Les bijoux symboliques
Les bijoux symboliques, très à la mode au XVIIème siècle – dans la continuité du XVIème siècle – comme la « fede », la bague de foi, une bague de mariage, représentant deux mains enlacées ou les « momento mori », signifiant « souviens-toi que tu vas mourir ». A l’époque des guerres de religion, on ne reniait cependant pas une inspiration liée à la mythologie, au fantastique ou à la nature.
Momento mori 1630-1640, source: Metropolitan Museum of Art
Les formes inspirées de la nature
Le jardin des plantes à Paris, fondé en 1635, manifeste de l’intérêt que l’on portait à la nature et aux sciences. Beaucoup de bijoux au XVIIème siècle représentent des fleurs, rinceaux ou feuillages stylisés. Le développement du commerce international apporte des ouvertures, telles les arabesques, inspirées de l’univers décoratif islamique.
Toutes ses sources d’inspiration ont traversé les siècles et sont devenus des « classiques » du répertoire de la joaillerie française, toujours d’actualité.
Planches de dessins par Gilles L’Egaré
Les montres de poche ou montres gousset
Celle-ci ont fait leur apparition au XVIème siècle, mais elles n’étaient alors que des premières expérimentations, volumineuses et peu précises.
Au XVIIème siècle les horlogers, français en particulier, apportèrent des innovations techniques dans la fabrication des mouvements et des boitiers. Celles-ci ont joué un rôle important dans l’avancement de la montre de poche qui est devenue plus petite, plus précise et plus élégante.
Elles étaient désormais un accessoire à la mode et un symbole de statut social.
Montre de poche 1630 à 1640, source: Met
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