Les bijoux au 16ème siècle

La fin du moyen âge se manifeste dans une renaissance de l’Humain. L’individu prend confiance en lui, découvre sa capacité de libre arbitre – une idée nouvelle après des siècles de déterminisme et de fatalisme. La Renaissance est marquée par une soif de vivre, une envie de savoir et une passion pour l’antiquité, désormais grande source d’inspiration.

L’aristocratie se lance dans la construction des merveilleux châteaux de la Loire. D’abord Chambord par le roi François 1^er qui revient d’Italie avec de nombreux artistes, en particulier Léonardo de Vinci, apportant la Joconde dans ses bagages. L’effervescence qui s’ensuit, se manifeste aussi dans le domaine de la bijouterie et de l’orfèvrerie.

A cette époque, en Europe, on trouve une certaine homogénéité dans le style des bijoux. Les échanges de cadeaux entre les cours royales uniformisent la mode. De plus l’imprimerie qui vient d’être inventée, permet la circulation des dessins de modèles à travers les pays.

Les bijoux ne sont que très rarement signés.

Dessin d'une bague joaillerie du 16eme siecle

Source : Archives de la bibliothèque des Arts décoratifs à Paris

Or, émail, pierres et perles

Dans l’ensemble, au 16^ème siècle, l’or est souvent combiné à l’émail, qui vient d’être inventé à Limoges, et serti de pierres et de perles baroques, venues de pays lointains.

On utilise aussi du cristal de roche.

Vue de face d'un médaillon du 16ème siecle, vers 1550-1560.

Pendentif vers 1550-1560 source metropolitain museum of art

Montre Renaissance en or et cristal de roche du 16ème siècle, vers 1560-1590.

Montre vers 1560-1590 source metropolitain museum of art

Inspiration dans l’antiquité

Certains bijoux affichent une inspiration gréco-romaine, caractéristique de la Renaissance, avec des lignes sobres, une recherche d’équilibre et de noblesse. Ils représentant souvent des thèmes de l’antiquité.

Medaillon allégorique de la musique en lapis lazuli et or de la Renaissance conservé au Louvre.

Médaillon Renaissance ‘musique’ au Louvre

j paul getty museum, 1540 pendentif hercule

Pendentif vers 1540 source J. P. Getty Museum

Mais, surtout vers la fin du 16^ème siècle, certains prennent le contre-pied de la perfection classique. C’est le temps du maniérisme, précurseur du baroque, qui introduit du mouvement et des arabesques.

Bague Renaissance vers 1600 source Albion Art Institute

Hommes et femmes arborent de nombreux bijoux, aux doigts, autour du cou, à la ceinture. Les femmes en portent aussi dans les cheveux et aux oreilles.

C de Medicis, Clouet, Francois, vers 1556 RMNP

Catherine de Medicis, par Clouet François vers 1556, source Réunion des Musées Nationaux-Grand Palais

Bijoux d’une étonnante originalité

Certains types de bijoux, caractéristiques de cette époque font preuve d’une étonnante originalité. C’est le cas par exemple, des bagues « fede », avec deux mains entrelacées, symbole d’union.

Bague vers 1580, source Albion Art Institute

Catherine de Medicis arrive à son tour d’Italie avec des « pomanders », bijoux contenant pâtes ou poudres parfumées qui présentent des vertus sanitaires. Elles sont supposées combattre les maladies et aider à survivre aux grandes épidémies.

Pomander en vermeil, un bijou à compartiment qui peut contenir des pâtes ou poudres parfumées de la Renaissance.

Pomander en vermeil de la Renaissance, source Musée du parfum Fragonard

Curieusement, des cures dents ou cure oreilles en métal précieux sont portés à la ceinture, de la même manière que des livres de prières.

Cure dents et oreille 16eme musee Nat de la renaissance

Cure dents et cure oreille en or avec une perle baroque du 16ème siècle source Musée national de la renaissance

Les bijoux « memento mori » ou « cogita mori », évoquant la mort sous forme de squelettes, têtes de mort, cercueil ou inscriptions doivent nous rappeler que nous sommes mortels et nous inciter à suivre les préceptes de l’église afin d’avoir accès au paradis plus tard. Ce genre de bijou restera très répandu au 17^ème siècle, mais sa signification changera. Il servira plus à se souvenir de la disparition d’un être cher.

Une alliance en or du 16ème siècle avec l'inscription memento mori pour rappeler que nous sommes mortels, afin de nous inciter à vivre selon les préceptes de l'église.

Bague « memento mori » vers 1500 – 1530, source V&A

Bijoux du 16ème siècle représentant un cercueil avec un squelette à l'intérieur.

Pendentif « memento mori » 16^ème s., source British Museum

L’église ne détient plus le monopole des commandes, et les riches marchands comme les aristocrates deviennent mécènes. Les sujets ne sont plus exclusivement religieux. Ce médaillon par exemple, représente une femme qui choisit entre deux hommes, un jeune et un vieux.

1520 metmuseum femmes qui choisit entre jeune et vieux

Médaillon vers 1520, source Met

Tous les bijoux n’étaient cependant pas aussi raffinés que ceux représentés ci-dessus.

Deux bague 16^ème siècle, source Galerie des Arts décoratifs à Paris

Dans ce bref aperçu des bijoux du 16^ème siècle, je ne vous ai pas parlé de la création des « joyaux de la couronne » par François 1^er, un évènement fondamental, que j’ai déjà abordé dans l’article sur l’origine de la tradition joaillière française.

Lien vers « Les bijoux au 17ème siècle »

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